jeudi 20 septembre 2012

Adèle Mine : bio express



Adèle Mine : Bio express



Premiers dessins sur les marges de ses cahiers d'écolière. 
 
Danse classique à 8 ans et découverte de l'intégralité de l'œuvre de la Comtesse de Ségur. 

Découverte d'une passion (jamais assouvie aujourd'hui) pour la brocante et le plaisir de chiner. Sa plus belle addiction. 
 
Premiers poèmes écrits à l'âge de 10 ans. 

A 15 ans : faux départ lorsqu'elle s'inscrit dans une Ecole de dessin à Paris et y renonce définitivement parce que la directrice juge ses dessins « un peu enfantins ». Elle le regrettera toujours. 
 
1998-2001 : quelques illustrations donnent le départ d'une série d'histoires et poèmes (plus d'une soixantaine) pour enfants. Suivent des interventions dans les écoles maternelles et primaires de ses enfants (Montpellier, France). Lauréate de trois concours littéraires en France (Montpellier, Provence et Meurthe-et-Moselle).
 

2010 : dépression et renaissance grâce à la rencontre du peintre Jeantimir. Réalise qu'elle peut se libérer dans les arts plastiques. Dessine, colle, peint dans son salon. 
 
2011 : encouragements des artistes Simona Abruzzini et Sarah Patroni ainsi que de son entourage. 
  • avril : ouverture de son blog sur http://www.artmajeur.com/adelemine/ (prés de 30 000 pages vues en janvier 2013) et premières ventes 
  • juin : 1ère exposition collective 
  • juillet : 1ère exposition personnelle 
  • septembre : Salon d'art contemporain ArtNim (invitée avec Jeantimir Kchaoudoff)
2012 :
  • juin : 3ème prix pour sa sculpture "Dame" au concours artistique des Senioriales d'Agde (34).
  • depuis le 3 septembre, en formation spécialité "Décor mural - Technique du trompe-l'oeil" à l'Académie des Arts d'Avignon (http://www.academie-arts-avignon.fr/, professeurs :  Frédéric GIVELET (peinture toutes techniques, dessin) et Philippe ZUBERBUHLER (sculpture/modelage, histoire de l'art). Durée 14 mois.

2013
  • projet d'ouverture de son Atelier-galerie à St-Jean-du-Bruel (12). 
  • Collaboration avec le peintre Jeantimir Kchaoudoff. 

 

Adèle Mine, ou l'infime gravité dans un océan irisé et facétieux

Etres, dessin collage sur papier (34 x 24 cm), 2010
Coll. privée. 

 

Adèle Mine


ou l'infime gravité dans un océan irisé et facétieux

C'est l'histoire d'une lente maturation; D'une passion des lettres depuis sa prime enfance au « sophisticated onirism » de 2011, Adèle Mine a laissé passer tant d'années. Elle ne veut plus renoncer, comme à 15 ans (parce que ses dessins étaient jugés « un peu enfantins »), ni ouvrir une parenthèse lorsqu'elle partage sa poésie avec les enfants. Et puis une rencontre salvatrice à ArtNim 2010 avec le peintre Jeantimir, aux côtés duquel elle expose sur le même Salon l'année suivante.



Vitale sa libération créatrice; Fulgurante sa production. Car depuis à peine deux ans, Adèle Mine dessine, colle, peint à foison, et se révèle être une artiste prometteuse et déjà complète.

A première vue la variété colorée de ses oeuvres est saisissante. Comme un mezzé sucré, vous pourrez stimuler vos yeux gourmands. Mais si la diversification est renversante (formats ou techniques), l'extrême constance de ses regards, au soupçon de gravité, vous touchera au plus haut point.

Enchevêtrements polymorphiques au trait gracieux ou espiègleries expressives aux tons saturés. Tout chez Adèle Mine est extraordinairement lumineux.

Benoît Courcelles (revu en septembre 2012 d'après l'annonce-presse d'ArtNim 2011).

Jeantimir Kchaoudoff : entre délicatesse et brut-dripping

Jeantimir
Entre délicatesse et Brut-dripping

Trois personnages. Un garde-champêtre infantilisé (ou l'enfant mut en républicain au tambour ?); Un être ovoïde aux pieds de baignoire, puis un bolide flanqué de passagers fox-trot (en réalité : les pompiers de St-Rémy-de-Provence!); le tout sur un fond bleu anti-IKB.


Vous venez d'entrer dans l'univers de Jeantimir, plasticien. Homme-enfant aux mille vies, entre blessures et émerveillement. Une vocation improbable et un succès inespéré pour ce doux colosse au langage burlesque.

Car Jeantimir s'exprime à travers une prose plastique universelle; Si ses encres et coloriages sont construites d'un trait raffiné extrêmement simplifié; Ses peintures sont déchirées et déchirantes, comme un « Brut-dripping » aux couleurs virulentes. Et l'ironie est désarmante voire pychoextatique pour ce messager émérite de la sublimation d'une enfance inéluctablement figée.


Visage, Huile sur toile (60 x 50 cm), non daté

Mais n'ayez crainte ! Avec Jeantimir, il n'y a pas l'once d'une agression. Juste un cri d'enfant souriant.

(Annonce-presse publiée pour le Salon ArtNim 2011, septembre 2011)

Oeuvres de Jeantimir :
  • collections privées (USA, France)
  • collections publiques dans les musées d'art brut français de La Fabuloserie et La Halle St. Pierre
  • plus de 100 ventes publiques réalisées (Artprice)        

mardi 18 septembre 2012

Jeantimir Kchaoudoff : bio express

De la perte à la reconnaissance


Jeantimir Kchaoudoff (droits photo : salon-artshopping.com)



Comme l'ensemble de son oeuvre, la vie de Jeantimir est (sur)prenante, aventureuse voire surréaliste. Celle d'un homme qui semble traverser le temps...d'un roman.

Jeantimir Kchaoudoff est né en 1941, d'un père caucasien et d'un mère alsacienne. Enfant, la vie lui dispense son lots de malheurs. A 8 ans avec la perte de son père, mort à 52 ans; Plus tard placé dans un orphelinat car sa mère est atteinte de tuberculose. « Lâché » à 13 ans dans le quartier animé du Faubourg St Antoine, celui qui se définit comme « titi parisien », hume plus l'atmosphère parisienne qu'il n'aime son nouveau métier de menuisier. De cette époque, datent ses premiers dessins, cachés encore dans un cœur d'enfant. Le retour à la réalité est plutôt violent lorsqu'il débarque à Tizi Ouzou durant les évènements algériens. Cela parachèvera son service militaire dans une torpeur psychologique, enfouie encore dans le non-dit. (Tout comme d'autres épisodes perturbés). De retour à Paris, Jeantimir multiplie les petits boulots et se rapproche des métiers artistiques (peinture sur toile cirée, transport d'antiquités). Puis la rencontre déterminante de Marceau Rivère, éminence des arts premiers africains. Ce dernier lui ouvrira les portes des galeries parisiennes et lui permettra d'être artiste... à temps plein depuis seulement 15 ans. Et de quelle manière ! Songez que ses oeuvres ont déjà plusieurs fois traversé l'atlantique, sont entrées plusieurs hauts lieux de l'art brut et sont très prisées des salles de Drouot.

Inespérée, inattendue, la vie a fait de Jeantimir un être fantasque par souci d'esquive.

Jeantimir vit et travaille à Nogent-le-Rotrou (28). 
 - galerie artémise
 - galerie Artop 

Benoît Courcelles, septembre 2011. 

lundi 17 septembre 2012

Les Souterrains (Kerouac - 4)

Publié en 1958 (titre original : "The Subterraneans")









Mardou, ou l'amour souterrain

Il y a tout à la fois la plongée dans le monde des "Souterrains" (ces types encerclés de mots et de poèmes autant que de filles libres et curieuses), dans les nuits lumineuses/nébuleuses de l'alcool et de la marijuana, des accélérations vers l'acmé de la vie à la frontière de la mort; et puis un rythme tantôt effréné tantôt lascif, toujours plein, hypercoloré, jamais creux ou vide; justement ce rythme, cette vie paroxystique où la stimulation artificielle comble une recherche toujours plus extraordinaire de la beauté existentielle à travers l'intensité de l'instant, le sprint ou le ralentissement extrême, d'où cette fraternité avec la musique de jazz en tant qu'application musicale avec sa langue, sa transe, ses onomatopées non signifiantes (ou simplement ésotériques) et son discours du beau : le bop; tout cela conduit aussi à une stylistique de l'instant.

Type d'écrit : nouvelle. 4ème écrit de Jack Kerouac (1922-1969), où comme dans la plupart de ses écrits, il croise ses amis "habillés" avec des pseudonymes. Ici Kerouac, le narrateur est Leo Percepied et raconte sa courte histoire d'amour avec l'afro-américaine, Alene Lee (1931-1991).      


Un lieu : San Francisco ("Frisco") estival, endiablé, nocturne.

L'intrigue : Leo Percepied, jeune écrivain, plonge parmi les Souterrains et s'amourarrachecoeur de Mardou Fox,
fluette, petit bout de femmes à la peau noire, aux origines indiennes et aux sandales, junkie désintoxicable qui est capable de marcher seule, nue dans la nuit pluvieuse. Tout le livre traverse cette histoire d'amour courte intense improbable attendrissante cauchemardesque.


Les angles : l'artiste égocentrique rapidement invivable, la difficulté de vivre ensemble et donc de fusionner quotidiennement deux entités humaines par définition paranormales (aux histoires, gestes, attentes plus souvent divergentes car superficiellement convergentes). Kerouac traite largement de la condition d'une minorité ethnique (l'afro-américain) avec une belle acuité très teintée de poésie mais sans développer une thèse particulière. 


J'ai adoré
  • le néologisme (?) : "cauchebièremars";
  • le passage (p. 44-47) où J. Kerouac aborde la colonisation du Nouveau Monde par de superbes envolées lyriques et poétiques en remontées historiques. L'art de faire revivre une page d'histoire (général) par le fil conducteur de Mardou, l'Indienne (particulier). L'auteur prouve ici sa capacité à comprendre l'autre, d'autant mieux qu'il prend du recul avec sa propre origine;
  • l'expérience existentielle (a)normale de Mardou marchant nue dans la nuit urbaine et pluvieuse. Un pur instant de poésie mais qui, ramené à une réalité contingente, peut-être qualifié de "folie";
  • la rue, personnage omniprésent, terrain de respiration (entre deux virées alcoolisées , scènes de jazz ou instants intenses dans le cloisonnement du petit appartement de Mardou ou de quelque copain), liberté insouciante ou retombée dans la triste réalité (américaine puritaine).  

Critique :  Un indispensable (comme tous) de Kerouac à lire au coin d'une fenêtre. Comment vivre au coeur d'un couple fugace au travers d'une vision d'homme observant moins la femme que son incapacité à aimer dans le temps.