lundi 1 octobre 2012

Petite histoire grotesque

désolé blogger impose une rotation 45° sens horaire (je sais pas si vous avez compris !)
Vingte et hun vingte n'oeuf Sète, ancre sur pas pied, Benk07.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Petite histoire grotesque






Regarde petite chose comme la vie paraît burlesque parfois.
Un gros bonhomme endimanché et entiché d'une maigrelette aux jambes escarpées. Je les appellerais Trombone et Clarinette! Du Botéro, beau terreau pour âme sensible. Ils dansent sur une Comédie, ou plutôt déambulent pour remonter la Loge.  Ils se font regarder, si c'est pas reluquer; croisent un tombeur-de-bien-bas, gros minet gominé (le Saxophone), d'une sensualité cheese-quick-crac-crac.

François-Régis (Trombone) et Sylviane (Clarinette) poursuivent leur ascension, longe les Halles où Trombone s'empresse de recueillir un bouquet de germaines fleuries pour sa bonne Dame, déjà emportée par un petit pull sacrément bien chouette - qu'elle chine de l'oeil imperturbable de la femme qu'elle est. Et ils continuent. Il continuent. 

François-Régis emmène ce soir sa Sylviane chérie au Pub, là où, il y a déjà 6578 jours, il a osé timidement s'assoir à côté d'une jeune greluche au rouge trop exagéré et au sourire si bète. Ils avaient bu trois pintes en échangeant leurs histoires d'ici-bas, sans savoir qu'ils en écrivaient une, sans savoir qu'ils se regardaient de bien près. Le temps passa, les soirées au Pub se renouvelèrent autant que les costumes de Trombone et les rouges de Clarinette. Un jour enfin, ils se dirent "Tu" du bout des lèvres puis d'ailleurs, au grand dam de la mère de François-Régis. On les maria discrètement car lui était avocat, fils et petit-fils d'avocats, et, elle, était vendeuse de cacahuètes et fille adoptive de la Nation républicaine. Enfin puisqu'ils s'aimaient il fallait bien assumer cette future filiation dégénérescente. Car François-Régis avait les moyens de couvrir cette pauvre fille. Elle en était toute éclatée de joie cette Sylviane.

Quel tableau se préparait donc ? Quand un Trombone et une Clarinette se rencontrent, qu'est-ce-qu'ils produisent ? Moi j'vous l'dis, une petite trompinette. Pardi mon petit Chose, que la vie est emplie de gens aussi burlesques les uns que les autres; un véritable orchestre folklorique à la poésie grotesque...

Benoît Courcelles                

 (histoire écrite en pensant à l'arrivée de notre petite Chose, qui n'avait à cet instant que 32 jours de vie intra-utérine, et en écoutant le "Réactionnary tango" du Carla Bley Band, un soir d'octobre 1993)    



publié en janvier 1996 (journal interne d'entreprise).


 

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