vendredi 20 avril 2012

Chronique automatique

Chronique automatique


Je me Bashung. Allez, Jarrett, après de nombreux Miles, dévisse. T'inquiète, mon Jack pote c'est Kerouac, le bopper de la prose. Entre deux tirs d'héroïne de son frère Bill, enfoncé dans son Burrough marécageux, tu as investi mes dernières neurones intègres. Bien après le protéiforme orgiaque dublinois,  Joyce en Ulysse de l'avant-garde, et avant les Butor expérimentaux sans limites. Avant toi, je lisai des lettres d'écoliers sur les blue notes ou quelques envolées de bonne teneur (Marmande, Gerber, Reda). Mais, j'ai enfin (jamais trop tard) ressenti UNE ECRITURE JAZZ. Non plus des mots sur le jazz mais un flot, souffle DE jazz. Dans ton rouleau original "Sur la route", c'était comme si ta vie dépeinte avec ton alter ego (lièvre d'un marathon sprinté), Cassady, ressemblait  à un set ininterrompu d'instants sublimés dans un présent étiré car vécu dans la liberté extrême. Là où le fan transpire d'un plaisir mi-physique mi-mental, toi tu tapes à l'épaule du jazzman, vos yeux se battent, s'unissent. Comme un frère, tu parles son dialecte, tu EST le jazz. Tu bop, improvises sur la scène de la vie anti-américaine. Les kilomètres avalés par tes bolides, comme le torrent de notes soufflées par le Bird, sur le tapis abîmé des routes Est-Ouest-Nord-Sud. Tu traverses ton pays de long en large en travers comme une odyssée improvisée à la recherche de l'humanité entre hyper réalité et onirisme zen. 
Tu écrivais comme tu vivais. Comme aucun autre. J'espère avoir aussi ta flamme, Jack.                                      

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